Mathieu Bouville

Les artisans, commerçants
et chefs d'entreprises

Ils sont inquiets pour leur retraite

Selon une enquête réalisée pour le Cercle des épargnants, les commerçants, artisans et chefs d'entreprises détestent le système de retraite actuel. Quand on leur demande « À l'avenir, quel système de retraite préféreriez-vous ? », seuls 11 % d'entre eux sont favorables au « maintien du système actuel en ajustant si nécessaire l'âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation », contre 37 % de l'ensemble des sondés. À la place, deux sur cinq voudraient l'introduction d'un système par capitalisation et autant un système par points.

Et à la question « Vous personnellement, quand vous pensez à votre retraite, êtes vous... ? », 10 % des commerçants, arti­sans et chefs d'entreprises répondent « tout à fait confiant » ou « plutôt confiant ». Les indépendants se rendent bien compte que leur retraite n'est pas assurée et qu'un allongement de la durée de cotisation n'est pas un remède miracle.

Pas étonnant alors que quand on leur demande « Personnellement, épargnez-vous/avez-vous épargné en vue de financer votre retraite ? », 30 % des commerçants, artisans et chefs d'entreprises répondent « oui, très régulièrement », contre à peine 17 % de l'ensemble des sondés. Et à la question « pour quelles raisons versez-vous (ou verseriez-vous) de l'argent sur une assurance-vie ? », deux tiers d'entre eux répondent « pour préparer la retraite ou le grand âge » contre 51 % de l'en­semble des sondés. En revanche seuls 15 % répondent « pour faire face à des dépenses imprévues » (contre 25 % de l'ensemble des Français) et 0 % « pour procéder à l'achat d'un bien immobilier » ou « pour procéder à des achats importants » (8 % et 6 % de l'ensemble). La préparation de la retraite est donc bien la priorité numéro un.

Mais ils détiennent peu de placements
et ne font pas confiance aux banques

En termes de détention de produits financiers les indépendants sont plutôt sous-équipés. C'est surtout vrai pour les place­ments mobiliers hors assurance-vie (PEA, etc.), avec un taux de détention de 4 % pour les commerçants, artisans et chefs d'entreprises : c'est encore moins que les ouvriers qui sont 5 % à en avoir (13 % pour l'ensemble de la population). Mais ils ont plus l'intention que les autres d'ouvrir de tels placements, par exemple 10 % des commerçants, artisans et chefs d'entreprises envisage d'ouvrir un PEA, contre 2 % de l'ensemble des Français. Le retard est encore plus flagrant avec le PERP (plan d'épargne retraite populaire) détenu par seulement 1 % des commerçants, artisans et chefs d'entreprises (contre 7 % de l'ensemble de la population).

Les commerçants, artisans et chefs d'entreprises ne font aucune confiance aux banques. Mais alors aucune. À la question « En matière de retraite, en qui auriez-vous confiance pour vous informer ? » ils répondent « un conseiller bancaire » à... 0 %. Sur l'ensemble de la population, le résultat n'est déjà pas glorieux pour les banques avec seulement 20 % de confiance.

De plus, selon une enquête du CRÉDOC, « la très grande majorité de la population ne trouve rien à redire aux conseils qui lui ont été délivrés [par les banques] au cours des dernières années. [...] L'analyse des réponses par groupe révèle des critiques plus vives parmi ceux qui s'y connaissent le mieux en matière de placements [...] en particulier, 53 % des travailleurs indépendants disent avoir été confrontés à une insuffisance de leur conseiller financier au cours des trois dernières années. ».

juillet 2012

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