On peut utiliser le compost pour le potager, les arbres fruitiers ou les fleurs. Le compostage a plusieurs intérêts, il permet :
Les deux sources principales sont la cuisine et le jardin. Les déchets de cuisine seront apportés régulièrement au cours de l'année, alors que le jardin est plus saisonnier : pelouse au printemps, feuilles mortes en automne et en hiver.
Il est très facile d'écraser les coquilles d'œufs ; en revanche mettez entières les coquilles d'huîtres (vous les enlèverez au moment de tamiser). Enfouissez les déchets très sucrés pour éviter d'attirer les guêpes.
On peut aussi ajouter du fumier (les centres équestres peuvent en fournir). Le compostage du fumier permet de le stabiliser (pour éviter qu'il ne « brûle » les plantes), de le désodoriser et d'améliorer son hygiène (la température tue bactéries et autres parasites).
Ne mettez pas le pain au composteur, donnez-le plutôt aux oiseaux.
Le compostage est la transformation naturelle de déchets organiques en compost. Les déchets qu'on met au composteur sont de deux grands types : matières carbonées et azotées. Les premières ont tendance à être marron, sèches et dures (par ex. feuilles mortes). Les matières azotées sont plutôt vertes, humides et souples (herbe fraîchement tondue, épluchures) ; elles perdent de l'azote en séchant, donc les feuilles fraîchement coupées au printemps sont azotées, pas les feuilles mortes de l'automne. L'apport doit être équilibré entre matières carbonées et azotées, c'est-à-dire entre marron et vert.
Le compostage est un processus biochimique aérobie, c'est-à-dire qu'il s'agit de réactions chimiques dues à des organismes vivants, qui nécessitent de l'oxygène. Ceci peut paraître un détail inutilement compliqué, mais en fait il y a une importante conséquence pratique : le compostage a besoin d'air. Sans air il y aura fermentation et non compostage — vous aurez des mauvaises odeurs au lieu d'avoir du compost.
Le compostage se passe en deux phases. La première, qui dure quelques semaines, est due à des micro-organismes (bactéries, champignons). Elle génère de la chaleur (quiconque a ajouté du gazon fraîchement coupé au composteur peut en témoigner), qui joue aussi un rôle de stérilisation. Cette première phase est parfois appelée fermentation, mais c'est une erreur : par définition la fermentation a lieu en absence d'oxygène. Elle est aussi appelée phase thermophile parce qu'il y a production de chaleur, ce qui favorise les micro-organismes qui aiment la chaleur (d'où leur nom de thermophiles). Dans le compost frais issu de cette première phase les déchets sont encore reconnaissables mais noircis ; le volume a fortement diminué.
La deuxième phase, dite de maturation, produit moins de chaleur et dure plus longtemps. Elle implique des vers de compost (qui sont plus petits que les lombrics) et divers insectes, collemboles et myriapodes. Les larves blanches qu'on peut trouver dans le composteur sont des larves de cétoine dorée (et non de hanneton), qui sont inoffensives et contribuent au compostage (image). Dans le compost mûr les déchets ne sont plus identifiables.
Faire son propre compost n'est pas bien compliqué, à condition de suivre quelques règles de base. Le composteur s'installe à même le sol dans un endroit facile d'accès, en évitant le plein soleil. Notez que le volume de compost obtenu est nettement inférieur au volume de déchets que vous fournissez — il faut ajouter pas mal de déchets pour que le volume augmente un peu. Il est pratique d'avoir à la cuisine une poubelle spécifique pour les déchets compostables (pour ne pas avoir à aller au composteur trois fois par jour).
Mélanger le contenu du composteur une ou deux fois par mois (à la fourche) permet d'une part de l'aérer et d'autre part d'éviter que ne se forment des strates, avec d'un côté les matières carbonées et de l'autre les matières azotées, et nulle part les deux ensemble. Le contenu du composteur a naturellement tendance à se compacter et le brassage permet de lui faire reprendre du volume (c'est-à-dire de contenir plus d'air).
Si remuer fait déborder le composteur, il est temps de voir plus grand. Avec deux composteurs (ou plus), on peut mettre les déchets frais dans le plus grand et quand le compost commence à se faire on transvase le fond du premier composteur (là où le compost est plus avancé) dans le plus petit pour la phase de maturation.
En été l'évaporation risque de réduire fortement le niveau d'humidité du composteur. C'est pour ça que les composteurs ont un couvercle (si on n'utilise pas de composteur, on couvrira le tas de compost en formation d'une bâche trouée pour laisser passer l'air). Si le composteur sèche trop, on l'arrosera au moment de le remuer (pour éviter de n'humidifier que les 20 cm supérieurs).
Pour un bon compostage il faut assez d'air, une humidité moyenne et un mélange de couleurs. Si le composteur est trop sec ou manque de déchets azotés (verts), la réaction de compostage ne se fera pas, et au bout de six mois vous aurez juste de la paille. S'il y a trop d'humidité, pas assez d'air ou trop de vert, le composteur risque d'être nauséabond : dans ce cas, aérez-le et ajoutez du marron.
Vu que les feuilles mortes se ramassent à l'automne ou en hiver alors que l'herbe et les feuilles vertes sont plutôt printanières ou estivales, on peut stocker les premières pendant l'hiver pour les ajouter petit à petit au printemps. Sans ça on a un apport trop carboné en hiver et trop azoté en été.
Quand il est prêt (comptez six bons mois), le compost est de couleur foncée, grumeleux et sent bon l'humus. Il a une texture fine, sans déchets identifiables. On peut le tamiser (par exemple avec du grillage à poulailler) pour enlever les quelques résidus non compostés.