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Épargne défiscalisée :
Plus d'embarras que de choix

Les livrets d'épargne : L'embarras du choix (mais sans le choix)

Si vous cherchez à ouvrir un livret d'épargne, vous vous trouverez face à une offre abondante : livret A, livret de développement durable (LDD, ex-Codevi), livret jeunes, livret d'épargne populaire (LEP). Mais vous vous rendrez aussi vite compte que vous n'avez pas pour autant un choix abondant. Le fonctionnement de ces livrets est contrôlé par l'État (d'où le terme d'épargne administrée), et ils se ressemblent tous beaucoup : l'argent est disponible à tout moment, les intérêts sont calculés par quinzaine et payés annuellement, il n'y a ni prélèvements sociaux ni impôt sur le revenu à payer, et le mode de calcul du taux d'intérêt est le même. Selon votre âge et vos revenus, vous pourrez ouvrir jusqu'à quatre de ces clones. Vous aurez ainsi quatre livrets au fonctionnement quasi identique — beaucoup d'offre, mais peu de choix.

Si vous gérez efficacement votre budget, il y aura certainement de l'argent dont vous n'aurez pas besoin immédia­tement. Vous accepteriez alors volontiers de le bloquer pendant peut-être six mois ou un an en échange d'un taux d'intérêt un peu plus élevé. Ce genre de placement existe, on appelle ça un compte à terme (ou dépôt à terme). Mais malgré le nombre de livrets défiscalisés que propose l'État, il n'existe pas de compte à terme défiscalisé.

Si vous planifiez bien vos besoins en trésorerie, vous ne toucherez donc pas plus que si vous exigez que votre épargne reste disponible en permanence. Ou bien vous pouvez ouvrir un dépôt à terme dans une banque, mais vous paierez alors 15,5 % de prélèvements sociaux plus l'impôt sur le revenu. Il n'y a donc pas forcément de bénéfice à gérer efficacement votre argent et à bien planifier : laissez traîner vos économies sur un livret A et vous toucherez peut-être autant que ceux qui acceptent d'immobiliser leur épargne.

L'épargne logement : L'embarras du choix (enfin, surtout l'embarras)

Les comptes épargne logement (CEL) et plans épargne logement (PEL) ont le même but : ils offrent un prêt pour un achat immobilier. Ils intéressent donc les mêmes épargnants. Leurs modalités de fonctionnement, notamment le mode de calcul du taux auquel sera ce prêt épargne logement, sont suffisamment proches pour que vous ayez du mal à choisir entre les deux. Ils ressemblent en ceci aux livrets comme le livret A.

Mais malheureusement, contrairement à ces derniers, leur fonctionnement est suffisamment alambiqué pour qu'il vous soit difficile de comprendre à quel taux serait le prêt. Ne demandez même pas à un banquier combien vous pourriez emprunter dans mettons cinq ans et à quel taux si vous ouvrez un CEL ou un PEL aujourd'hui : il n'en sait absolument rien. Il pourra seulement vous dire combien et dans quelles conditions vous pouvez emprunter aujourd'hui si vous avez déjà un CEL ou un PEL — mais vous aurez évidemment cette infor­mation trop tard pour planifier votre financement.

D'autre part, avec un PEL il faut attendre quatre ans pour avoir tous les avantages (prêt épargne logement et prime de l'État). Mais si vous attendez plus de dix ou douze ans, les problèmes s'accumulent : les intérêts deviennent imposables et les versements ne sont plus possibles. Le PEL est donc un peu bâtard : vous devez vous y prendre à l'avance mais pas trop. C'est d'ailleurs le seul placement offert par l'État pour lequel il est possible de commencer à mettre de l'argent de côté trop tôt. Ceux qui vous disent de commencer à épargner le plus tôt possible ne connaissent apparemment pas le PEL.

Alors qu'entre livret A, livret de développement durable (ex-Codevi), livret jeunes et livret d'épargne populaire on n'a pas de vrai choix, avec l'épargne logement on a donc littéralement l'embarras du choix. Enfin, on a surtout l'embarras.

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