Il existe plusieurs façons de pousser les consommateurs, les industriels ou les agriculteurs à faire le bon choix :
Ces catégories ne sont évidemment pas pures. Une obligation (1) de dépolluer peut prendre la forme d'un paiement du montant correspondant au coût de la dépollution (2). D'autre part, une exonération de taxe joue le rôle d'une subvention ; c'est ainsi que l'État français subventionne le diesel des tracteurs et des moissonneuses-batteuses.
L'amélioration de l'isolation des bâtiments, et de leurs performances énergétiques plus généralement, permet aux habitants du logement de dépenser moins pour se chauffer. Il s'agit pour eux d'un investissement : payer plus aujourd'hui pour payer moins tous les ans en chauffage. Pour les constructions neuves, ce niveau de performance énergétique est imposé par la réglementation thermique (méthode 1). Dans l'ancien, il y a une obligation d'informer via le diagnostic de performance énergétique (méthode 6). Il peut y avoir un problème de financement, vu qu'il faut sortir l'argent tout de suite alors que les gains ne viendront que plus tard : une aide adaptée serait dans ce cas un prêt (méthode 5).
Coût de l'isolation (noir), bénéfice pour les propriétaires (rouge) et bénéfice total (bleu)
Plus on isole, plus on économise d'énergie (courbe bleue sur la figure ci-contre) mais plus on doit payer au départ (ligne noire). Isoler au-delà d'un certain point ne serait pas rentable économiquement parce que les économies futures ne compenseraient pas le surcoût initial. L'intersection des courbes bleue et noire indique l'isolation optimale — en-deça on paie plus pour se chauffer que nécessaire, et au-delà on paie plus pour isoler.
Isoler encore plus pourrait en revanche être rentable environnementalement, vu que ça permettrait de baisser encore plus la consommation d'énergie pendant des décennies. Le bénéfice total (économique pour l'habitant et environnemental pour la société) correspond à la courbe rouge. Comme le bénéfice est plus grand à isolation égale, on voit que l'optimum correspond à plus d'isolation. Le problème est que ce surplus d'isolation coûte de l'argent aux propriétaires du logement sans leur en rapporter. Pour les inciter à aller plus loin dans l'isolation alors qu'ils y perdraient financièrement, il est nécessaire que la société (qui serait gagnante dans l'affaire) les dédommage. Il s'agit dans ce cas d'argent donné et non prêté. La flèche bleue correspond au financement par les propriétaires (peut-être avec une aide au financement) et la flèche rouge à ce qui ne peut que venir de l'État.
L'agriculture biologique a plusieurs buts :
Les buts I à III bénéficiant aux agriculteurs, la collectivité n'a aucune raison de les subventionner. Le but IV profite à tout le monde. Le but V bénéficie directement aux clients : il est donc logique qu'ils acceptent de payer plus pour des produits plus sains. En revanche il n'y a aucune raison que les consommateurs paient pour les buts I, II et III, ni pour le but IV (vu que même les non-consommateurs de produits bio tirent un bénéfice).
Pour la réduction de la pollution (IV), le marché tout seul ne peut être efficace, il faut une intervention de l'État. Elle pourrait a priori être subventionnée (méthode 4), mais une telle subvention serait contraire au principe que le pollueur doit être le payeur. Il faudrait commencer par appliquer le droit (notamment en matière de pollution de l'eau). L'information (méthode 6) doit être plus complète : les listes d'ingrédients mentionnent des tas de composés anodins, mais il n'y a par exemple aucune information nulle part sur les pesticides. Les engrais de synthèse (qui sont responsables entre autres des algues vertes) et les pesticides devraient être taxés (méthodes 2 et 3). Il peut aussi y avoir des subventions (méthode 4) et des financements (5) en cas de transition vers l'agriculture biologique, à cause de la chute de rendement pendant quelques années.