Les figures ci-dessous montrent les gains possibles de pouvoir d'achat sur 10 000 € investis pendant cinq ans (figure 1) ou quinze ans (figure 2) dans des portefeuilles actions–obligations. Clairement, les actions rapportent nettement plus en moyenne que les obligations, avec un gain médian à peu près proportionnel à l'allocation en actions. Les gains médians réels nets de frais sur quinze ans (ligne bleue de la figure 2) sont de plus de 13 500 € pour les actions contre seulement 1 500 € pour les obligations. (Par définition, un gain médian de 1 000 € signifie qu'il y a une chance sur deux de gagner plus et une sur deux de gagner moins : c'est assez similaire à la moyenne.) S'il n'y avait que les moyennes dans la vie, tout le monde investirait purement en actions quelle que soit la durée du placement.
Figure 1 : Gains possibles (après inflation et 1 % de frais, mais avant impôts) sur 10 000 € investis pendant cinq ans en fonction de l'allocation en actions. |
Figure 2 : Gains possibles sur quinze ans. |
La raison pour laquelle on n'investit pas uniquement e actions à court terme n'est pas parce que le rendement moyen est trop petit, mais parce que le risque est trop grand. Sur les deux figures, la ligne rouge indique la perte sur la durée du placement qui n'a que 5 % de probabilité d'arriver. En général, un gain médian supérieur va de paire avec de plus grands risques de ne pas atteindre ses objectifs. La figure 1 indique que sur cinq ans, un portefeuille 25 % en actions a un risque de perte nettement inférieur à un placement purement en actions : l'un a 5 % de risque de perdre environ 20 % (2 000 € sur 10 000 €) ou plus, l'autre environ 30 %.
Mais pour les placements de long terme un portefeuille qui rapporte plus n'est pas forcément plus risqué. Sur la figure 2, la ligne rouge est à peu près horizontale à partir de 25 % d'actions : avoir plus d'actions réduit légèrement le risque à 5 % sur quinze ans. (Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risque de perdre plus : sur quinze ans, un placement purement en actions peut perdre 4 000 €.) En fait, sur des durées plus longues, le risque à 5 % est souvent un risque de gagner peu et non de perdre de l'argent.
On peut donc distinguer trois durées d'investissement :
Dire qu'à long terme les placements très majoritairement en actions ont un faible risque de perte sur la durée d'investissement, ce n'est pas du tout la même chose que de dire que leur valeur ne va pas chuter en cours de route, comme l'explique le deuxième volet de cet article : 2. Les pertes en cours de route.
NB : Les figures, basées sur le S&P 500 américain pour la période 1871–2014, ont seulement pour but d'indiquer des tendances générales de portefeuilles actions–obligations.
août 2015